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La pluie

Un taureau sous les nuages
Paraît triste, épuisé par
Le bruit, les aciers, l'orage,
Transpercé de part en part.

Le sable a viré au sale,
Rendant pénible la mort
Pour de l'argent, métal pâle...
Et ce ciel, que n'est-il d'or !

Ses yeux reflètent du bleu :
L'épée ou la campanule
Des prés, de l'herbage heureux
Quand le taureau, de trois mules

N'avait pas peur ? Son dos luit.
Fleur née des trous de la pique
Le sang que dilue la pluie
De mauve devient colchique,

Sa patte tremblante fuit.
Y glisse avec l'eau mêlée
La pulpe broyée des fruits
De ronce et de cerisier.

Paré de couleurs mutées
Du rouge le taureau verse
Dans la boue, exténué,
Où il dort malgré l'averse.

 

Présentation du taureau de combat

Le taureau noir et paresseux
Se baigne dans l'anse agréable
Du fleuve où il craint le taon bleu,
Bien plus que l'heure inconfortable
En épaisse chaleur. Le fauve
Souvent y rumine sans bruit
Les yeux mi-clos, à l'ombre mauve
Des figuiers écrasés de fruits.

Pas à pas lents, sorti de l'eau
Il ira sur l'herbe de mai
Vers l'homme et les autres taureaux
Tendre son mufle. Ne jamais
Quitter ces rives, longuement
Errer sous le ciel que ne plisse
Rien... Brouter, dormir en rêvant
A l'amour des belles génisses !

Alain Balussou


 

 

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